Site incontournable pour les propriétés historiques
76 lacs, trois États fédéraux, un nom qui évoque la noblesse. Le Salzkammergut n’a jamais été qu’un simple paysage ; il fut un centre économique, un instrument de pouvoir et une destination estivale pour la cour impériale. Aujourd’hui, en déambulant à Hallstatt parmi les groupes de touristes, peu imaginent que pendant des millénaires, des hommes ont travaillé sous terre pour extraire le sel – « l’or blanc ».
Un paysage sans frontières
Haute-Autriche, Salzbourg, Styrie – le Salzkammergut se joue des frontières administratives. Sur 4 500 kilomètres carrés, 60 communes s’étendent, toutes dominées par le massif du Dachstein et ses 2 995 mètres, un patriarche de pierre.
Les 76 lacs sont le fruit d’une architecture glaciaire : ce que l’ère glaciaire a façonné est aujourd’hui rempli d’eau, atteignant jusqu’à 25 °C en été et attirant non seulement un public viennois. Hallstätter See, Wolfgangsee, Traunsee, Attersee – chacun possède son caractère : à l’Attersee, les passionnés de voile ; au Wolfgangsee, les nostalgiques ; au Traunsee, ceux en quête de quiétude. Entre les lacs, s’élèvent des montagnes – moins monumentales qu’au Tyrol, mais suffisamment impressionnantes pour marquer la fin des plaines.
Le sel qui a façonné un empire
Le nom Kammergut
peut sembler pittoresque, mais la réalité relevait d’une économie rigoureuse. Les Habsbourg administraient leurs mines de sel comme de véritables secrets d’État. Les ouvriers ne pouvaient pas partir à leur guise. Le sel de Hallstatt et Hallein ne servait pas seulement à assaisonner les aliments : il conservait la viande, tannait les peaux et servait de monnaie.
La culture de Hallstatt (800–400 av. J.-C.) tire son nom de ce lieu même – archéologues et historiens y ont découvert outils, textiles et même excréments conservés pendant 3 000 ans. Sous terre, tout se conserve, y compris l’histoire.
Au XIXe siècle, François-Joseph Ier découvrit Bad Ischl et y fit construire une demeure en 1853. Soudain, le Salzkammergut n’était plus seulement un site de production, mais un « siège estival du gouvernement ». C’est ici que, en 1914, l’empereur signa la déclaration de guerre contre la Serbie. L’histoire mondiale se mêle aux roses alpines.
Sites emblématiques du Salzkammergut
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, transformé en lieu emblématique par les réseaux sociaux et même reproduit en Chine. Les jours d’été, la place du marché accueille plus de visiteurs que d’habitants (moins de 800). Pourtant, l’ossuaire avec ses crânes peints reste fascinant et troublant, la mine de sel authentique, et ceux qui visitent tôt le matin ou tard le soir comprennent pourquoi ce lieu attire depuis des millénaires.
Autrefois centre impérial, la Kaiservilla apparaît aujourd’hui presque comme un anachronisme – trophées de chasse aux murs, bureau de Sissi intact, jardins soigneusement entretenus. En 1914, François-Joseph y signa un document qui annonçait la fin de son empire quatre ans plus tard. Aujourd’hui, Bad Ischl bénéficie économiquement de cet héritage historique.
À St. Wolfgang se trouve l’autel de Pacher de 1481. Michael Pacher y travailla dix ans, sculptant des saints dorés désormais exposés sous verre. Depuis 1893, le chemin de fer du Schafberg transporte les visiteurs jusqu’au sommet, franchissant 1 783 mètres de dénivelé. Du sommet, s’ouvre un panorama sur sept lacs.
Schloss Ort sur le Traunsee s’est fait connaître grâce à la série télévisée « Schlosshotel Orth » dans les années 1990. Aujourd’hui, le domaine en deux parties, accessible par terre et par eau, est plus paisible ; un unique pont en bois relie l’île au continent. À Gmunden, une manufacture de céramiques rayées vert et blanc fonctionne depuis 1492, illustrant le savoir-faire régional et la tradition architecturale. Ces lieux, avec leurs nombreux monuments culturels et demeures majestueuses, reflètent l’importance historique du Salzkammergut.
Inspiration, Présence ou Retraite : paysages aux multiples possibilités
Le Salzkammergut a toujours attiré ceux qui recherchent plus que de simples lacs alpins. Gustav Mahler y composa des œuvres centrales de ses symphonies, Gustav Klimt revenait chaque année à l’Attersee : le paysage n’écrase pas, il ouvre le regard et crée un espace propice à la concentration. En tant que Capitale européenne de la culture en 2024, la région a affirmé sa position au-delà des clichés touristiques : patrimoine historique et vie culturelle contemporaine y vont de pair.
Malgré une attention internationale croissante, le district autrichien des lacs a préservé son caractère de paysage culturel raffiné. Alors que les lacs italiens sont dominés par une densité de constructions et une infrastructure touristique continue, les localités du Salzkammergut se déploient sur de vastes espaces naturels. Cette topographie permet un équilibre flexible entre visibilité sociale et retraite privée.
Pour les acquéreurs de biens historiques, le Salzkammergut allie emplacements résidentiels établis et vastes espaces ouverts, garantissant une valeur durable dans ce paysage remarquable.